Un destin au féminin

Article : Un destin au féminin
Crédit: Tyck / Iwaria
24 juillet 2021

Un destin au féminin

Ceci n’est pas une fiction. C’est le drame d’une famille habitant la commune de Keur Momar Sarr, dans le département de Louga, au Sénégal. Nous n’osons pas couvrir l’histoire d’un quelconque anonymat. Ce serait injuste de notre part.

La maladie des enfants

Mbaye et Ndèye Dieumb Gaye sont cousins germains. La coutume prédestine l’un à l’autre. Ils ont convolé dans l’espoir d’un foyer épanoui. De là est né le drame de leurs vies communes. L’enfer.

Un premier enfant vient au monde. Un second s’ensuit ; puis un troisième. La joie d’être père et mère s’avère pourtant lointaine. Elle est encore hypothétique. Le mal des enfants est trop grand pour permettre aux parents d’être heureux.

Pape Makhtar Hann est le premier à faire les frais de la maladie. Alors qu’il fréquente l’école arabe, un récital coranique est en préparation. Ndèye fait coudre pour Pape un joli boubou traditionnel qu’il ne portera jamais. L’enfant meurt la veille de la cérémonie.

Le mal des autres enfants empire à mesure qu’ils grandissent. Des douleurs atroces leur brûlent la chair et les os jusqu’à la moelle. Leurs corps enflent par moments et les plongent dans des crises sévères.

Mbaye et Ndèye crèvent leurs bourses. Ils s’endettent et demandent secours partout où ils l’espèrent. Les marabouts multiplient leurs remèdes qui se succédent dans leur insuccès.

Le diagnostic de l’hôpital

A l’hôpital, le diagnostic du personnel médical est formel. Les enfants sont victimes de la consanguinité de leurs parents. Ils sont drépanocytaires SS, pour la plupart.

La maladie résulte de la dégradation ou de la mutation des globules rouges. Ses manifestations chroniques sont entre autres les hémorragies, l’insuffisance rénale et respiratoire. Aussi, commencent les séries d’internement à l’hôpital Amadou Sakhir Mbaye de Louga. Analyses et transfusions sanguines se multiplient.

C’est alors que Mbaye, le père, est victime d’un accident. Un tracteur lui brise la hanche dans le champ où il est employé. Après cinq mois d’hospitalisation, Mbaye est handicapé. Ndèye doit continuer le combat.

Ndèye est seule face à son destin

Le recours aux mutuelles de santé est sans succès. Le mode opératoire de ces institutions est de démarcher les personnes bien portantes ; non les malades. A fortiori les personnes atteintes de maladies chroniques. Qui plus est, Ndèye D. Gaye est à vrai dire dans l’impossibilité d’honorer les cotisations exigées, le cas échéant.

Chaque samedi de marché, la mère expose du sucre, du thé et des biscuits pour gagner quelques revenus. A portée, elle garde jalousement les ordonnances, analyses, échographies et radiographies des enfants. Pas de couverture médicale, pas de bourses familiales, pas de soutien.

Aux âmes sensibles, faites œuvre utile en répondant au cri de cœur de Ndèye Dieumb Gaye et de ses petits, au + 221 70 519 72 10.

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