Le lit du virus

28 juin 2020

Le lit du virus

<< Faire avec >> ; un mot d’ordre fatal qui nous réserve jour après jour des surprises on ne peut plus désagréables dans notre guerre contre le Coronavirus. Au vu du bilan de 24 morts enregistrés la semaine dernière et la montée vertigineuse de la transmission communautaire, il y’a bien lieu de s’alarmer.

A l’épreuve des faits, l’annonce du Président de la République Macky Sall accédant à l’aspiration des Sénégalais à davantage de liberté est tout à fait incomprise. Dans sa lettre comme dans son esprit. Vite, on s’est empressé de déconfiner sans assumer la pleine responsabilité qu’exige la situation.

Il va de soi que les gestes barrière édictés, promus et vulgarisés sur tous les supports médiatiques valent plus que jamais en temps de déconfinement. Lorsque les marchés rouvrent, les mosquées, les gares routières et leurs cortèges de voyageurs. Or, l’amer constat est que le verrou de sécurité a sauté sur toute la ligne-de -barrière si l’on en juge du non respect de la distanciation et de l’usage du masque qui, pour la plupart passe pour un chiffon à ne remonter que le temps d’un contrôle de police. Dans bien des cas artisanal et sans certification aucune, le cache-nez traîné des jours d’affilée ( pour la simple formalité ) est si poussiéreux et si amoché qu’il constitue un danger pour l’usager comme pour son entourage.

Hélas sous les Tropiques, on ne s’encombre pas de formalités, c’est la fatalité qui encombre. C’est comme ça bon gré mal gré ; masque
ou pas masque, distance ou pas, confinés ou pas confinés :

  • << Le jour de la vie n’est pas celui de la mort >>
  • << Dieu ne tue pas à neuf celui qu’il prédestine à dix jours.>>
  • << On ne dépasse pas le jour de sa mort. >>
  • << Si on doit mourir du Corona eh bien on en mourra. >>
  • << Si c’est le destin on ne peut rien contre, ça ne sert à rien d’essayer. >>
  • << Ce ne sont pas les gestes qui sauvent, c’est Dieu seul qui en a le pouvoir.>>

Le voilà, le lit du virus ; la philosophie qui inhibe notre rationalité et nous livre à la merci du prédateur dans un élan suicidaire démentiel. Devant la muraille bétonnée, médecins et politiques en perdent leur latin. C »est là que tout se complique et inquiète.

Au-delà de la communication des autorités politiques et médicales, il urge alors d’engager une contre-offensive sur le registre de la mythologie et du discours religieux avant l’irréparable. Le point de non retour où rien ne sera plus utile, à fortiori un billet à la limite de l’impiété.

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