Marthe et la maison aux fantômes

Article : Marthe et la maison aux fantômes
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5 septembre 2021

Marthe et la maison aux fantômes

Poème en hommage aux 1 863 disparus du Diola, à l’occasion du 19ème anniversaire du naufrage du ferry, le 26 Septembre 2002, au large de la Gambie.


La maison est close
Dans le parfait silence,
Le vide des absences
Si chères, si nombreuses.

Nid d’ombres,
Le logis sombre
Gémit et pleure
De vive douleur.

Par les fenêtres,
Le vent murmure
Des notes funèbres
Graves et lugubres.

Puis reprend le bruit
Des pas aux couloirs ;
Les petits qui fuient
Et crient dans le noir.

Ils jouent, ils courent ;
Ils éclatent de rire,
Puis roulent au sol
Et reprennent l’envol.

Une nuée de papillons,
D’anges diaphanes
Un moment d’ascension
Au dessus des platanes.

Ils partirent dans le soir
Au déluge de Septembre
Emportant nos sourires,
Nos joies et nos rires.

Les citoyens du Ciel
Nostalgiques de la terre
De la ville, les ruelles ;
De leurs amis et frères.

Alors, la voix appelle :
<<Joséphine es-tu là ?
Où es-tu Abdallah ?
Roseline, Anabelle ? >>

Une voix tremblante
D’amour et de tendresse,
De solitude et de tristesse ;
La voix de Marthe.

Pauvre grand-mère à l’heure,
Chaque jour de pèlerinage
A la branlante demeure ;
Lieu de douleurs sauvages.

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