Nouvel an, nouvelle hargne
Un billet aux blogueurs de toutes veines et billetivores de toutes sortes.
Le cérémonial du discours
Depuis le palais, l’adresse du chef de l’état à la nation n’y change rien. Mais l’exercice qui perpétue une forte tradition républicaine n’a pas vocation de convaincre. Il est un moment d’unité des cœurs, qui trempe dans l’ambiance festive des vœux de Nouvel An.
L’allocution et l’élocution renvoient toutes au rituel. Le ton à la magnanimité du Père Noël. Dans la fraîcheur du soir, les cœurs battent à l’unisson et se laissent bercer.
Les plus faibles seront à l’abri. La nation leur devra une attention toute particulière. Les fils et filles de la République auront un accès équitable aux richesses des sols et sous-sols. La justice et la démocratie seront garantes de l’exercice des droits et libertés pour un espace social serein et pacifié.
Le réveil brutal
Passé le temps du rituel et des étrennes, la réalité des choses s’impose vite. Lorsque les équations du temps des indépendances surviennent. Elles nous rattrapent et nous font perdre un demi-siècle de conquête démocratique.
Les appétits pour le pouvoir allant crescendo, les conquêtes de palais sont des plus fratricides. La conservation du pouvoir l’est d’avantage. Ici, on ne s’encombre d’aucune mortalité pour régner aussi longtemps que le permettent le tonus de ses tripes et biceps. Aussi longtemps qu’on a du cran à l’entreprise.
Le prix payé pour gagner un demi-siècle de règne sans partage est onéreux. Il dépasse de loin l’effort investi pour soulager le mal-être des populations. À supposer qu’on puisse parler d’effort.
Bonne hargne 2021!
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